L'ancienne
capitale du Maroc offre aux regards ses palais et son paysage alentour, unique.
La ville est comme un miroir où se regarde le voyageur. Temps immobile, figé
entre les maisons blanches et les minarets : depuis les baies vitrées du
restaurant de l'hôtel Transatlantique, Meknès est d'une blancheur trompeuse.
Les couleurs vous happent dans la médina. Les boutiques d'artisans soigneux,
les vendeurs de kilims, les potiers qui cis èlent
les fils d'argent dans l'argile : tout cela fascine. Mais il y a surtout le
gigantisme de la ville, ses 25 kilomètres de remparts, ses portes magiques
telle Bab el-Mansour (reconstituée place de la Concorde à Paris, elle y représenta
l'image même du Maroc il y a deux ans), la grande mosquée et la Médersa Bou
Inania.
Derrière la grandeur de Meknès, ville impériale, il y a un empereur de
renom, qui défia le Roi-Soleil, construisit son Versailles marocain, à coups
de palais, de remparts, d'écuries pouvant abriter 12 000 chevaux, silos à blé,
que l'on a dmire
aujourd'hui comme des prouesses. Le Dar el-Ma, littéralement « palais de l'eau
», avec ses immenses silos voûtés de forme mauresque qui procurent u ne
fraîcheur bienvenue, est l'un des grands moments de la visite de cette cité
qui fut la capitale du Maroc sous la houlette de Moulay Ismaël, le souverain bâtisseur.
« La porte ouverte... »
Les remparts ajourés d'étroites fissures où s'immiscent les oiseaux, le
mausolée du souverain avec ses cours successives, le Dar Jamaï, palais de son
grand vizir, devenu musée des Arts marocains, en cours de rénovation pour
permettre au voyageur de mieux admirer le riche tour de main des artisans
locaux, les portes grandioses, finement ciselées, non seulement Bab el- Mansour
déjà
nommée, mais Bab Jemaa en Nouar, sa petite voisine, Bab el-Berrima, qui
commande l'entrée au souk, et encore Bab el-Berdaïne, puis Bab el-Khemis, près
du mellah, où Moulay Ismaël fit graver « Je suis la porte ouverte à tous
les peuples, qu'ils soient d'Orient ou d'Occident » : voilà qui explique
la richesse de cette ville que les grands circuits du Maroc
ont tendance à délaisser.
Bien sûr, il y a, aux abords, Moulay Idriss, son site perché, sa blancheur
contrastant avec l'immensité ocre des derniers contreforts du Rif, le mausolée
du premier souverain du Maroc, la mosquée de
Sidi Abd Allah el-Hajjam, que l'on contemple après une longue montée dans les
venelles pentues de la vieille ville. Chaque année, à la fin août, un immense
pèlerinage, le « moussem », attire les visiteurs qui rendent hommage à celui
que l'on considère comme le fondateur du pays.
Lenteur et torpeur
A 5 kilomètres de Moulay Idriss, 27 de
Meknès, c'est Volubilis : le plus
beau site antique du Maroc. Cette ville romaine aux ruines très suggestives,
avec ses maisons dites aux Travaux d'Hercule, à l'Ephèbe, du Cortège de Vénus,
de Dionysos et
des Quatre Saisons ou d'Orphée, son capitole, son arc de triomphe et son forum,
proclame la richesse ancienne du lieu. Il y a aussi le pressoir si joliment
reconstitué, qui rappelle que la région de Mekn ès
est le pays privilégié de l'olivier, mais aussi de la vigne, dont les ksars,
les guerrouanes, les médaillons ou encore les méconnus beauvallons disent
aussi les récents progrès.
Temple de grandeur et de bien vivre, ce pays-là affirme aussi son goût pour
la lenteur. Certes, une autoroute récente, reliant Rabat à Fès, a mis Meknès
à une demi-heure d'un aéroport international qui lui a longtemps fait défaut.
Mais cette belle nostalgique a-t-elle envie de sortir de la douce torpeur qui
fait partie de son charme défiant les modes ?
Source: Terre
Maroc
Conception et
réalisation: OMARI Ahmed auteur de
http://ahmed.omari.ifrance.com
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