IFRANE, capitale du
cèdre
Ifrane
est le centre d'estivage marocain le plus fréquenté. Ses lacs sont
incontournables pour la pêche à la truite et au brochet. Elle est également
une région pastorale et possède une station expérimentale pour l'étude
des comportements des animaux.
Ifrane abrite l'une des plus prestigieuses universités du Maroc : Al
Akhawayne, où l'enseignement est entièrement anglo-saxon.
Ifrane signifie en tamazight (berbère) : grottes,
(singulier:Ifri)
si nombreuses dans la région. Ces grottes ont transmis leur nom à la région,
plus connue des juifs sous forme : Oufrane. Les premières traces
de l'installation humaine dans la région remontent au néolithique. Des
grottes telles que celles de la zaouia du saint Sidi Abdeslam Ben Yacoub
dans la vallée de Tizguite ainsi que les vestiges archéologiques
remontant à la préhistoire à Zerouka, Ghabt, Al Bahr et Itto en témoignent.
Par la suite, la région d'Ifrane fut habitée d'abord par les berbères
puis par les
juifs, et ce, depuis environ trois mille ans avant Jésus-Christ.
On prétend qu'elle a été la cité de la plus ancienne colonie juive
au Maroc.
La situation géographique et son climat privilégié ont incité les
responsables à l'édification d'une station estivale. Une partie de la
main-d'œuvre sera constituée de prisonniers. Le 9 juillet 1929 arrive
le premier camion de matériaux. Le 15 août 1929 voit l'inauguration
des hôtels, du casino, de chalets, ainsi que le centre d'estivage et de
la place du lion.
Ifrane
se transforme alors en station aux allures suisses. Chacune de ses
villas porte en elle des caractéristiques : des toitures à tuiles
rouges. Les inclinaisons rappellent ainsi l'évolution de l'architecture
des constructions en France du sud au nord, autrement dit de la Côte
d'Azur à la Manche. Le
visiteur peut même remarquer l'existence de façades typiquement
normandes ou bretonnes, voire alsaciennes. Par un sentiment de
nostalgie, chaque Français voulait ainsi transposer le mode
d'habitation de son pays d'origine et mémoriser par la même occasion
son passage.
Un
Français qui a vécu à Ifrane de 1936 à 1992 confiait à propos de l'évolution
du tissu urbain de cette cité, qu'en fait les décideurs de l'époque
voulaient faire en sorte que dans cette ville, le Français ne se
sentire à aucun moment
dépaysé. Ifrane est le centre d'estivage marocain le plus fréquenté
et se trouve être le chef-lieu de la province d'Ifrane qui se trouve au
cœur du Moyen-Atlas avec une superficie de 3573 km2. Elle est habitée
par deux grandes tribus Sanhaja, les Béni M'guild et les Béni M'tir.
Station
de montagne, cette cité est devenue un haut lieu des sports d'hiver.
Avec ses chalets aux toits couverts de tuiles rouges, elle est située
à 1650 m d'altitude. Ses richesses naturelles ont amené les
responsables de la région à créer
un parc national de 53000 ha.
C'est dans cette région qu'on trouve la plus grande forêt de cèdre du
pays. De son vrai nom Ourti (jardin en tamazight), Ifrane est le centre
d'estivage marocain le plus fréquenté. Ses lacs sont incontournables
pour la pêche à la truite et au brochet.
Elle est également une région pastorale et possède une station expérimentale
pour l'étude des comportements des animaux
Le Val d'Ifrane meurt à petit feu
Ces chercheurs y venaient du
monde entier pour y étudier ces espèces et Ifrane était encore il y a
peu l'une des stations les plus emblématiques de tout le Maghreb pour
la valeur de ce patrimoine naturel. Les gens ne le savent pas, mais ils
doivent veiller à la non-destruction de ce capital naturel.
L'éducation et l'information en sont les points essentiels. “Connaître
pour aimer, aimer pour respecter” est la devise de l'Association des
Amis du Val d'Ifrane tout récemment créée.
En saison, certains lieux de la petite vallée pittoresque ne sont plus
qu'un champ de foire avec ses parkings, ses caravanes de voitures
cherchant à pénétrer dans les bois, ses familles faisant la sieste,
ses fumées de barbecues, ses terrains de football improvisés…, tout
cela au son tonitruant des décibels d'autoradios. Cette ambiance n'est
pas le traitement le plus approprié pour cet écosystème qui se
dégrade à petit feu.
Face à cette fréquentation croissante, voire envahissante, cet éden
est désormais au purgatoire et si l'on veut éviter que ce paradis ne
devienne un enfer, le site doit bénéficier au plus vite d'une gestion
durable afin de pérenniser la valeur de ce site.
source: Mohamed Drihem - LE MATIN -
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